Origine du nom du village
Tri : Altération du mot “trajectum” qui veut dire passge en latin. En effet, Trilbardou était le passage obligé de la Marne sur la route de Paris vers l’Est en passant par Lagny.
Au retour des croisades en 1101, le seigneur du village Hugues de Broyes s’est appelé “Bardulfl” (qui signifie revêtu d’une carapace) en référence à son armure.
On avait donc “Tri” et “le Bardulfl”.
De “Trie” en 1081, le nom du village a évolué en “Trie le Bardoul” en 1222, “Trie le Bardou” en 1680 puis, finalement, en “Trilbardou” à l’époque de la Révolution.

Avant J.C.
L’occupation pendant la période préhistorique des environs du village a été particulièrement mise en évidence par la découverte, en 1897, d’une sépulture collective, connue sous le nom d’allée couverte de Montigny-Esbly.
Début 1984 un nouveau cimetière néolithique fut découvert dans une carrière le long du canal de l’Ourcq, à la limite de Vignely.
En 587 avant JC, une tribu de Celtes Kiniens s’installe sur les bords de la Marne.
Vers 380 avant JC, nouvelle invasion, par une tribu belge des bords de l’Escaut, de la région de Bruges. Cette tribu a laissé de nombreuses pièces de monnaie sur les bords de la Marne.
L’occupation romaine et gallo-romaine laissa les traces d’une fortification sur la rive gauche, découvertes lors de la construction du premier pont métallique.
1er millénaire
A partir de 409, les gaulois de la région se confédèrent sous le nom de “Bagaudes” pour se protéger. Cette confédération gauloise durera jusqu’en 486 lorsque les Francs, conduits par Clovis envahiront notre région.
Vers 485, a lieu le soulèvement des Bagaudes qui occupèrent la presqu’île de Saint Maur.
Lorsqu’en 511 le royaume franc fut partagé, Childebert 1er, troisième fils de Clovis recevra la région de Meaux. Déjà à cette époque un chemin passe par Trilbardou, allant du Plessis l’Evêque à Saint Soupplet.
L’occupation mérovingienne a laissé un cimetière, aujourd’hui disparu, sur la rive gauche face au village de Trilbardou. La découverte de ces sépultures se fit en 1860, lors de la mise en exploitation par Adolphe Lenfumé de Lignières des carrières de sable.
En 862, les Normands, après avoir passé Paris, remontèrent la Marne pour faire le siège de Meaux. En redescendant la Marne après celui-ci, ils rencontrèrent à Trilbardou les hommes du roi Charles le Chauve, accourus de Senlis. Le pont de Trilbardou, rompu par les Normands à leur montée, avait été rétabli et fortifié par les troupes de Charles le Chauve, qui en gardaient les deux cotés.
Les Normands envoyèrent des émissaires au roi, et une convention fût faite d’après laquelle ils rendirent immédiatement tous les prisonniers qu’ils avaient faits depuis leur entrée dans la Marne; ils durent ensuite rejoindre les autres Normands et avec eux descendre la Seine et reprendre la mer.
25 ans plus tard, les Normands remontèrent à nouveau la Marne, pour assiéger Meaux. Des chroniques du temps citent 700 bateaux et 35.000 Normands. Meaux fut mis à sac, ainsi que fort vraisemblablement tous les villages du bord de rivière.
2ème millénaire
Le premier seigneur de Trilbardou dont le titre apparaît sur un document est Hugues II de Broyes, dit Bardoul, né en 1065. Il épouse vers 1089 Emmeline de Montlhéry, fille de Milon 1er, vicomte de Montlhéry. Il décède en 1112.
Le village occupe une position stratégique au croisement de la route d’Allemagne. De nombreux chemins en partent en direction des villages environnants, en évitant la cuvette de Meaux et plus loin Juilly Beauvais. Entre la période Gallo-Romaine et la guerre de Cent Ans, le pont du village est l’un des rares points de traversée de la Marne. C’est le fief d’un Vidame vassal, sorte de ministre des armées de l’Evêque dont le titre est très convoité jusqu’à la révolution.
A la fin du XVème siècle le village collecte les grains et le vin de la plaine de France. Passent alors sur la Marne les bateaux chargés à Crécy, Mareuil, Meaux et des plaines de la Goelle. Le grain et le vin arrivent par la route du village.
Rappelons que le vin de Trilbardou était déjà connu au XIIIème siècle ainsi que l’atteste un poème de Henri d’Andély écrit en 1224 (la bataille des vins ou Dit des Vins de France)
L’occupation par les Anglais de Meaux et de sa région, après un siège pénible durant l’hiver 1420-1421, si froid qu’une partie des assiégeant mourut de froid et fut dévorée par les loups, dura 17 ans (1422-1439). L’arrivée, le 20 juillet, d’Arthur de Bretagne, comte de Richemond, avec 4000 hommes, qui furent logés à Ruthel, Chauconin et villages environnants, mis fin à cette occupation.
Dés le début du 16ème siècle la ville de Paris s’est intéressée à une voie d’eau permettant de lier la rivière Ourcq à Paris.

Cet ouvrage ne sera réalisé qu’au début de XIXème.
Les débuts des guerres de religions virent passer, en 1562, le roi Henri III alors âgé de onze ans, qui arrivait à cheval de Lagny accompagné du duc de Guise. Il fut arrêté au pont de Trilbardou et malgré l’aide d’une compagnie de Suisses, obligé de rebrousser chemin jusqu’au bois de Vincennes, le pont étant gardé de part et d’autre par les Huguenots.
A Pâques, en 1562, se réunirent à Meaux tous les chefs du parti réformé : Condé, Coligny, le vicomte de Rohan.
En 1564, de nouveau les troupes royales partant de Lagny furent arrêtées au pont car les troupes des protestants, commandées par Condé et Coligny, s’y avançaient.
En 1567, eut lieu un rendez-vous manqué entre un notaire de Meaux, Claude Plaideron, venu à Trilbardou pour y rencontrer les gens du Prince de Condé.